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La main ouverte, le blog de  l'accompagnement spirituel

Blog sur l'actualité de Jean-Yves , comment me contacter, prendre RDV etc

ÊTRE EN PAIX AVEC SA MALADIE, UN CHEMIN DE TRANSFIGURATION...

transfiguration

Il y a quelques années, quatre au moins, un de mes amis « luttait » contre un cancer généralisé. Cet homme très cartésien, me téléphona un jour pour me parler d’un reportage qu’il avait vu sur Arte je crois, un reportage sur un hôpital allemand qui proposait  en plus des soins classiques de chimiothérapies, des soins de médecine chinoise et l’accompagnement d’un guérisseur.

Les résultats étaient paraît-il excellents.

Mon ami essaya d’avoir une place dans cet hôpital, mais celui-ci était complet .

A ma grande surprise, lui qui ne croyait en rien, me demanda de le « suivre ».

- «  Tu connais la digipuncture, tu es guérisseur, alors on essaie ».

A l’époque, je n’étais pas encore « installé » dans ma pratique thérapeutique. Si j’aidais des malades, c’était surtout des personnes de ma famille, ou des personnes atteintes de maux pas trop graves ( à l’exception de ma mère).

J’ai donc commencé l’accompagnement de mon pote. Ce ne fut pas rose toutes les semaines.

Je n’avais jamais travaillé sur « les énergies révoltées ».   

 Pour la médecine chinoise, le cancer est une sorte de rebelle qui déclare la guerre au corps. Lorsqu’il y a une bonne circulation énergétique, celui-ci ne peut pas s’installer et fomenter la rébellion. En ce sens, nous considérons que sans le savoir nous échappons chaque jour à de nombreux cancers .

 

 C’était la première fois que j’intervenais sur une personne avec un cancer si « avancé », je me souviens de séances parfois douloureuses. JE voulais à tout prix sauver mon pote. C’était mon ego qui parlait, tout en erreur .

J’ai vite compris, qu’aider une personne gravement malade a bien vivre avec la maladie, lui diminuer la souffrance, voir la préparer à  aller au-delà, c’était déjà énorme.

 

Ceux que j’ai accompagné dans leurs parcours de soins, me définissent comme un thérapeute qui va au-delà du psy, au-delà du guérisseur.

 Jean-Yves Leloup, que j’apprécie, explique que :   « le mot   thérapeutès en grec, signifie d’abord soigner, prendre soin. Le Thérapeute ne guérit pas, il soigne. C’est la nature qui guérit, c’est la Vie qui guérit. Le rôle du Thérapeute est de créer, ou de permettre les meilleures conditions pour que la guérison puisse advenir. Le Thérapeute ne guérit pas

mais il crée le lieu, le milieu, l’atmosphère, les conditions favorables pour que la guérison ait lieu. Le Médecin, au sens majuscule du terme, c’est la Nature, et le Thérapeute est là pour collaborer avec elle. Le Thérapeute ne guérit pas, « il prend soin »… Le Thérapeute est celui qui invoque le Nom. Dans la tradition sémite le nom n’est pas simplement un mot. Prononcer le nom de Dieu sur quelqu’un, le nom de « Celui qui est », c’est appeler une Énergie, accueillir une Présence. Le Thérapeute n’est pas celui qui récite des prières, mais celui qui dans une certaine attitude et avec tout son être invoque le nom. Il appelle cette énergie pour qu’elle agisse du dedans de la personne qu’il accompagne. Le Thérapeute n’est pas

« neutre », il a lui aussi un inconscient – son énergie va se communiquer à son insu à la personne qu’il accompagne. D’où l’importance de la prière. Ce qu’il va transmettre à la personne ne sera pas seulement un état de son moi, de son ego, de son ego de thérapeute, mais ce sera quelque chose de plus profond s’il est centré dans le Soi. C’est du Soi qu’il va agir. On peut dire qu’il y a un transfert d’énergie ou une transfusion de sérénité. Cette sérénité n’est pas la sérénité psychologique du Thérapeute, mais la sérénité de l’Etre dans laquelle le Thérapeute est censé se tenir au moment de la prière. Il y a une communication d’énergie qui peut opérer. C’est un art, et il fait partie de l’art du Thérapeute. L’important chez lui est non seulement sa façon d’écouter, d’interpréter les symptômes, c’est sa qualité d’être. La guérison se fait d’être à être. « De mon coeur à ton coeur » disent d’autres traditions. »

 

 

 

Personnellement, je ne centre pas ma thérapie sur la partie malade mais sur « l’être qui souffre de cette maladie », en d’autres termes, je prend soin de toutes les dimensions, comme une prise en compte de toutes les composantes de l’être. L’être humain n’est pas seulement un corps, pas seulement un psychisme, mais aussi un être spirituel, un désir d’autre chose que ce qui doit mourir, et le Thérapeute doit prendre soin de tout cela en même temps, sinon il ne soignera pas l’homme dans son entièreté. C’est une philosophie de vie radicale, qui m’a conduit à beaucoup de modifications personnelles dans ma vie tant spirituelle que matérielle. Pour être juste avec les autres je dois l’être avec moi : Les vrais philosophes sont ceux qui vérifient dans leur vie ce dont ils parlent. Être philosophe c’est réduire l’écart entre ma parole et ma vie, entre ma pensée et ma parole, entre mon être et mon agir. Cette transparence est un travail de chaque instant.

J’aime et recherche la sagesse, je chemine vers la sagesse, je ne suis pas un sage, je ne suis pas un être arrivé, parfait. Je suis en chemin vers mon entièreté, vers l’intégration de toutes mes composantes.

 

 

Mon rôle est d’accompagner. D’aider la personne qui souffre à équilibrer son état émotionnel, a aider à maintenir ou rétablir une bonne circulation d’énergie,  a  mieux supporter ses traitements comme la chimio par exemple.

En cela, je travaille en étroite collaboration avec les médecins de ceux que j’accompagne.

Parce qu’ils ont fait le tour de tout le circuit thérapeutique, les malades qui viennent me voir sont souvent des personnes que la médecine officielle a déçus ou abandonnés.

Je constate le fait sans médire de la médecine qui, comme toute chose humaine, a ses limites et ses lacunes. Plus qu'une science, elle est un art, le plus difficile qui soit, parce que l'être humain « cet inconnu », est lui-même le plus merveilleux mais aussi le plus compliqué, le plus délicat des mécanismes.

 

Je possède plusieurs centaines de lettre de gens à qui ont a annoncé de façon inhumaine que tout était fini. Pour ma mère par exemple, « on » lui a dit textuellement, qu’elle aller crever dans l’année et qu’il ne lui restait que Lourdes. Malgré ses dialyses, ses 20% de capacité pulmonaire et son cœur défaillant, elle a tenu plusieurs années et créé et animé une association de malades nationale. Elle a eu aussi un médecin généraliste génial qui m’a poussé à soigner ma mère avec mes « drôles de trucs que je ne comprends pas mes qui marchent » comme il disait.

C’est pourquoi je milite pour la complémentarité et que je force mes patients à suivre leurs traitements médicaux et cela malgré les scandales type médiator.

 

Ma fonction est d’aider la personne souffrante à retrouver la vision juste des choses, à voir clair, de façon concrète, tant sur le plan physique, psychique que spirituel. Lorsque nous sommes malades et malheureux nous ne voyons pas le sens de ce qui nous arrive. On peut souffrir, on peut avoir mal, mais si on peut donner du sens à cette souffrance, on souffre moins. A travers les expériences de la maladie, les expériences de la souffrance physique ou psychique, il peut y avoir un travail intérieur qui se fait, et cela doit être écouté et accueilli. Le Thérapeute prend aussi soin de l’Être en nous, c’est-à-dire de ce qui en nous n’est pas malade.

« Soigner quelqu’un ce n’est pas seulement prendre soin de sa maladie, mais aussi prendre soin de sa santé, de ce qui va bien en lui. Car c’est en s’appuyant sur ce qui va bien qu’il va pouvoir

Guérir. Prendre soin de l’Être, du divin en nous, va peut-être rétablir l’équilibre

dans un corps désaccordé, désordonné, qui a perdu son axe et son enracinement profond. (Jean-Yves Leloup)»

 

 

L’homme est son propre  thérapeute (cela ne signifie pas que nous ne devons plus aller voir  le médecin de famille). Il  peut  par lui-même orienter les différentes dimensions de son être pour construire une vie saine.

Malheureusement, il peut arriver malgré tout d’être malade ou de souffrir. Cependant nous avons la possibilité de retrouver par nous-même un certain équilibre, malgré le symptôme.  Par  notre discipline personnelle, par les valeurs que nous manifestons, nous pouvons nous soigner sans être pour autant des « moines » enfermés dans leurs cellules. 

 

Nous ne sommes pas faits pour adopter la vie d’ermite des anciens thérapeutes.  Néanmoins, l’exemple qu’ils nous ont fourni peut encore nous inspirer dans le développement de nos actions ou de nos choix. 

En trouvant notre verticalité, les archétypes que nous pouvons manifester, une orientation qui nous permettra de mieux choisir entre ce qui est essentiel, durable et ce qui est éphémère, nous pouvons encore travailler sur nous-même à nous relever à chaque épreuve que nous traversons.  Pour cela, soyons attentifs à notre intériorité, à nos rêves, aux valeurs qui nous habitent, à notre force comme à nos faiblesses.  Soyons entiers, ne nous laissons pas être divisés et cultivons ce qu’Edgar Morin appelle la pensée complexe.  Relions la pensée rationnelle à la pensée mythique.  Relions le corps à l’esprit.

 

Nous pouvons être tous des thérapeutes de nous-même ou du monde qui nous entoure.  Car en définitive le thérapeute est un philosophe et la philosophie, c’est une pratique qui nous tourne tout entier vers l’Être.  En pratiquant au jour le jour l’amour de la sagesse, nous pouvons devenir meilleurs et participer à la vie de la cité en partageant les valeurs humaines que nous avons mises en route dans notre propre vie.  C’est cela le soin de l’Être ou la mystique.  Agir de manière saine et efficace à un monde meilleur, au service de ce qui est universel et de ce qui nous relie.

 

La maladie c’est l’identification à ce que nous ne sommes pas.

La santé c’est l’harmonisation à l’être.

Guérir, ce n’est pas seulement changer des pièces de notre véhicule (le corps) comme chez le garagiste. C’est aussi, accueillir dans la confiance et accepter la possibilité d’aller au-delà, c’est être en PAIX. Pour être en paix, il faut être entier.

Vous sentez bien, qu’il ne suffit donc pas de changer les pièces ou d’être que « spirituel » pour être entier, en paix (שָׁלוֹם,shalom en hébreux, entièreté, complétion, achèvement, bien-être, autant de concepts habituellement connotés dans le mot paix).

Le chemin vers soi, vers l’être passe par le corps, le psychisme, l’âme et l’esprit dans leurs participations à l’homme.

Comme thérapeute, j’accompagne la personne sur le chemin vers lui-même, non pas pour faire ou penser à la place mais pour l’inviter à la paix, à être entier.

Alors, dans un monde qui change, oeuvrons ensemble pour aller au-delà, vers le DEVENIR !

 

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