23 Avril 2012
W Faulkner nous disait d'avoir des rêves suffisamment grands pour les suivre... C'est par ce que nous rêvons et aimons que nous vivions. Le destin des hommes dépend de la grandeur de leur rêve.
Cette pseudo réalité réaliste issu de la raison raisonnante est plus petite que la force de l’imagination. Seulement, nos peurs nous poussent à croire le contraire. Jules Vernes écrivait que « Tout ce qu’une personne peut imaginer, d’autres vont le rendre réel », (ses livres en sont des preuves).
Rien n’est plus intime que nos rêves. Se plier à une pseudo réalité (c est la vie, c est la crise, etc.) c est se couper de soi, mais surtout ne plus réaliser de grandes choses. Le rêve est notre « désir », cet éros grec, cette force vitale qui met en route la chair. C’est aussi l’anagramme d’OSER. Abandonner ses rêves c’est abandonner l’intime et à la longue notre force vitale. Vous sentez fatigué, vieux, quel rêve avez-vous abandonné ou pas oser vivre ? En êtes-vous heureux ? Nous vivons une époque sans rêve, sans création. Nous vivons une période de réaction (à la crise, la peur, etc.). Création, réaction, les mêmes lettres, deux forces de vie différentes….
Nous ne créons plus de sens, et nous en mourrons. Il n’y a jamais eu autant de suicides, de dépression de haine (vers soi et/ou les autres).
Viktor Frankel (inventeur de la logothérapie) considère que pour dépasser nos problèmes dans la vie (il a fait cette découverte à Auschwitz) nous devons trouver un sens à notre vie!
Le problème est qu'aujourd'hui le seul sens de bien des gens est d avoir un téléphone plus gros ou plus beau etc.
La transcendance n'a plus lieu de citer et surtout chez les politiques. Nietzsche déjà nous recommandait de trouver «une raison de vivre". Avoir une raison transcendante, donne un sens à nos douleurs, nos efforts,....
Un des sens premier de l'Homme est...aimer! Aimer est la première (des l enfance) et principale activité de l'humain. Seulement, dans notre époque cynique, plus personne ne parle d'amour. Notre société moderne meurt de solitude.
Comme le dit si bien le philosophe Alain Badiou, « nous vivons une conception sécuritaire de l’amour ». En effet, il prend l’exemple des sites internet de rencontres (sic) qui vantent « l’amour sans le hasard, d’être amoureux sans tomber amoureux, l’amour sans le risque etc. » La part du rêve amoureux disparait au profit de la sécurité, du confort…Ce sont les nouveaux mariages arrangés (sans vaches ni dotes) fait au nom du confort et de la sécurité personnelle. Encore une fois, la philosophie sécuritaire et victimiste ambiante souhaite nous faire croire, que nous pouvons nous libérer du risque, alors qu’en fait elle nous aliène et nous ampute la grande part de notre liberté.. Le "meilleur des mondes" décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"...sans risque dans le confort. L’amour est devenu un risque inutile en 2012 remplacé par des divertissements sexuels voir des amitiés lénifiantes. La passion, le rêve et l’amour sont des conceptions dangereuses et trop risqués n’entrant pas dans le carcan de « la pensée consommatrice » ! L’amour c’est la confiance dans la Vie. C’est à dire, accepter que tout n’est point qu’intérêt, mais qu’il existe un hasard, cette forme de liberté qui nous invite à utiliser notre force de liberté. Bien sûr, ce point métaphysique, un hasard devenant la source de « sens de deux vies » peut sembler intolérable. Voilà pourquoi notre époque qui refuse le risque (donc la vie) ne peut l’accepter. Comment accepter, qu’un événement non contrôlable (le hasard), insignifiant puisse changer radicalement la vie de deux personnes ? En acceptant le risque et donc la Vie comme le fait l’enfant.
Les jeux du hasard et de l’amour nous renvoie à nos jeux, ceux de l’enfance, où le jeu est le reflet du JE. L’enfant se donne tout entier quand il joue, dans son jeu (je ?). Il vit pleinement et en cela la force vitale universelle (voilà pourquoi l’enfant qui joue ne se fatigue pas avant longtemps, il utilise et reçoive le Chi). L’enfant qui joue est dans le mouvement de la vie. Ce « je suis » que nous perdons au profit (pour qui ?) du « je pense être ». L’adulte s’amuse (âme usée) et les jeux de l’amour lui font revivre le jeu de l’enfant. « Laissez venir à moi les petits enfants » nous disait Jésus. Laissez venir à moi votre amour, sans calcul, c’est-à-dire l’expérience concrète de la vérité. Pour Platon et Badiou, cette « procédure de vérité », tout amour qui ne se calcule pas, qui accepte le risque, l’expérience du monde en quelque sorte, produit une vérité nouvelle sur la différence. Dit autrement, c’est expérimenter le monde non plus dans une conscience solitaire, mais dans ma conscience étendue avec « l’autre », elle-même étendue par moi. C’est en cela que l’amour véritable intéresse l’Humanité. L’amour, nous fait vivre l’impossible, ce qui nous paraissait impossible avant d’être dans la Force d’amour. C’est l’amour qui nous donne la force de franchir le mur de « l’impossible », de toutes nos incapacités à vivre. Le vrai message du Christ d’ailleurs est bien de dire que tout est possible ici bas par amour. L’église nous à fait croire l’inverse et la pensée consumériste elle nous fait croire que l’amour étant risqué, il fallait le remplacer par la jouissance immédiate (définition de la jouissance actuellement). Dans les deux cas c’est refuser le risque encore. C’est refuser de donner et de recevoir. D’ailleurs, pour moi, le pardon c’est donner par (amour). L’amour véritable c’est savoir donner et recevoir, c’est faire circuler les richesses (émotionnelles, spirituelles, etc) et donc créer la prospérité.
Réaliser l’amour, crée une Force qui nous permet de vivre pleinement. Cette Force créatrice venant de l’échange (de mon être essentiel à l’être essentiel de l’autre) nous aide à nous libérer de nos déterminismes (et/ou Karma). Ainsi l’amour nous permet de sortir du « j’ai fait », « je veux, je peux » (sic). L’amour véritable, c’est être Libre (de nos croyances) et Juste.
Au paradis, Adam et Eve n’étaient pas vêtus de peaux mais d’habits de lumière par la Force de vie. Vivre dans l’amour, c’est rayonner, c’est se vêtir et vêtir d’habit de lumière les autres. Vivre dans l’amour, c’est vivre ici et maintenant au paradis, même et surtout au risque de rencontrer le serpent puisqu’il nous permettra de vivre notre Force de Liberté et de Justesse et donc de renforcer l’Amour.